Sur la plage du port de M'bour au Sénégal
Il est 16h, le soleil se couche progressivement et je fais mes premiers pas sur la plage des pêcheurs de M'bour. La chaleur se fait toujours sentir. Dans le dédale de petites ruelles entourées de bâtiments de taille moyenne, j'atterris sur cette étendue de sable qui s'étend à perte de vue. Je peine à me frayer un chemin tant la foule est dense.
Nous voici au port de la ville de M'bour, sur la côte ouest du Sénégal à environ 80km de Dakar. Cette commune côtière jumelée avec la ville de Concarneau en France est rythmée par la pêche et le commerce de poissons et fruits de mer. Le flux incessant de bateaux partant et revenant de la pêche, fait face à un marché à ciel ouvert où sont débarqués puis vendus Merrous, Langoustes, Capitaines et autres poissons. Des milliers de personnes se retrouvent sur cette plage dont le sable est à peine visible.
Les zones de pêche sénégalaises sont parmi les plus fructueuses au monde. L'ensemble du littoral est dédié au commerce maritime, qui représente l'un des secteurs économiques les plus importants du pays. Le Sénégal a longtemps su se préserver en fermant l'accès à ses zones de pêche.
Seulement, depuis quelques années les pressions exercées par les grandes puissances que sont la Chine et la Russie ont eu raison de cette indépendance. De nombreux chaluts raclent le fond des mers laissant peu de concurrence à ces pêcheurs locaux qui n'ont d'autre choix que d'aller chercher le poisson dans des zones plus éloignées. Les pêcheurs sont donc contraints de naviguer dans les eaux mauritaniennes.
Ces intrusions dans la zone mauritanienne ont donné lieu à des conflits entre pêcheurs des deux pays. Certains pêcheurs sénégalais y ont même perdu la vie à la suite d'attaques armées.
Compte tenu des nouvelles distances à parcourir, les bateaux ont plus d'hommes à bord, plusieurs dizaines. Certains bateaux peuvent rester jusqu'à deux semaines en mer. La vie y est rudimentaire et le confort inexistant. Ces hommes au courage inébranlable ont toute ma gratitude et mon respect.
A travers ce reportage, je souhaite leur rendre hommage.
Ceci est mon travail.